« It’s a Sin » : la série bouleversante d’une bande d’amis durant les années sida

Canal + laisse une nouvelle série britannique entrer dans son catalogue. Le 22 mars dernier est sortie la série It’s a Sin sur la chaîne de télévision française. Son joli succès n’était pourtant pas gagné. En effet, celui-ci avait été compromis suite aux nombreuses critiques qui avaient fusées avant même la diffusion des épisodes.

La production audiovisuelle It’s a Sin raconte l’histoire d’une bande de jeunes s’installant dans la capitale du Royaume-Uni pendant les années 80, à l’émergence de l’épidémie du sida. La série plonge une génération entière de jeunes adultes qui se voient freiner leur vie sexuelle à Londres après avoir dû la cacher pendant des années pour lutter contre l’homophobie. Au fur et à mesure des épisodes, ils observent alors petit à petit les membres de leur communauté homosexuelle attraper ce virus qui détruit le corps des personnes dans des scènes bouleversantes. Le sida, à l’époque et encore aujourd’hui, est une maladie dont on en sait trop peu, qui nourrit fantasmes et paranoïa dans une société contre les personnes gays. C’est d’ailleurs à cause d’une société hétéro-normé que cette saison a fait polémique avant même sa diffusion. En effet, le créateur de celle-ci, Russel T Davies, avait fait le choix de n’engager que des acteurs homosexuels pour les rôles principaux qui, eux, sont aussi des personnages queers. Ce scandale n’a cependant pas fait fuir les audiences. En seulement cinq épisodes, It’s a sin fait un record sur la plateforme de streaming de Canal+.

Bande annonce de It’s a Sin.

Plusieurs amis se retrouvent alors à vivre dans une colocation londonienne surnommée le Palais Rose par leurs soins. Ritchie, Colin, Roscoe, Ash et Jill emménagent ensemble et décident d’enfin vivre de façon libre, ayant tout.es quitté le domicile familiale pour diverses raisons. Cependant, c’était sans compter sur l’arrivée d’un virus inconnu, le Sida. En 1981, alors que les homosexuels sont la risée de tous, cette maladie leur est collée comme une étiquette sur le front, laissant alors à penser qu’elle n’existe pas et que les homophobes l’ont inventé pour les dissuader de vivre librement. Ainsi, la jeunesse gay se rend vite compte que l’épidémie se propage et qu’elle est loin de toucher seulement les villes outre atlantique telle que la ville de New-York où le virus y est bien présent et où l’on voit d’ailleurs dans un des épisodes que les journaux là-bas sont bien plus renseignés.

Malgré la polémique du choix des acteurs de la part du créateur, on retrouve un casting plutôt intéressant. Notamment avec l’un des personnages principaux, Ritchie. C’est ce dernier qui est joué par le fameux chanteur Olly Alexander, connu pour être membre de l’ancine groupe Years and Years (repris par le chanteur lui-même récemment). Nous retrouvons aussi l’acteur Callum Scott Howells qui laisse découvrir ses talents d’acteur à travers Collin. Le personnage de Roscoe est joué par Omari Douglas, un acteur racisé au même titre que le jeune étudiant Ash (Nathaniel Curtis) ou encore Jill leur amie commune (Lidya West).

Russel T Davies n’en est pas à sa première œuvre concernant la communauté LGBTQI+. Le producteur est aussi célèbre pour avoir écrit ses chroniques de la communauté homosexuelle britannique : Queer As Folk ou encore avec Cucumber et récemment créateur de Years and Years, une série portant sur la vie des Lyons.

Bien que la série aborde un sujet délicat et terrible, elle sait garder son humour et sa dose de joie et c’est là où la magie opère. En effet, de part ses airs très théâtralisés voire sous le genre de comédie musicale par exemple avec des personnages extravagants comme Ritchie ou encore sa mère très dramatique, la série a su apporter une touche personnelle à l’intrigue horrifiante. Davies s’était confié en expliquant à quel point il ne voulait pas réduire ces années à cet événement traumatisant. Il est important de parler de l’épidémie du sida, sans pour autant ne parler que de ça et ne réduire les communautés homosexuelles qu’à cela : « J’ai regardé ailleurs pendant des années. Enfin, je peux mettre le sida au cœur d’une fiction » avait-il rapporté dans The Guardian.

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